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Par Azalaïs le 25 Mars 2022 à 00:00
Soudain,
Un arbre a ouvert ses fenêtres.
Toute une pluie d’oiseaux
Qui gicle dans le vent.
Ça fait comme un grand frisson d’ailes,
Une gerbe de plumes,
Un brasier d’étincelles,
Dénouant tout à coup
Un morceau de ciel gris
Plombé de vieux nuages errants.
Chardonnerets, pinsons
Mais aussi les mésanges
Les merles, les moineaux
Verdiers et tourterelles,
Dans une gigue ruisselante,
Un radieux arc en ciel.
Que pensent les oiseaux
De la folie des hommes ?
Quelqu’un a-t-il pensé
À mettre en garde la fauvette ?
La cigogne, l’hirondelle,
La huppe, le coucou
Et la bergeronnette ?
L’alouette et le pinson
Qui voulaient se marier ?
Où se trouve la branche,
Le toit, la cheminée,
La grange, le taillis
Qui abritaient leurs nids ?
Sauront-ils se garder
Du pays où règne la tempête ?
Quand verrons-nous fleurir
La crosse des fusils
Et bourgeonner les bombes
Dans la douceur des primevères ?
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Par Azalaïs le 9 Septembre 2021 à 14:00
Un arbre ce matin
M’a ouvert le chemin.
Il m’a dit : « Prends mon bras
Avant le grand feuillage ! »
Il m’a dit : « Prends ma main
Avant le grand ramage ! »
Je ne sais plus son nom
Ni l’émoi de sa peau
Ni l’envol de ses branches
Où dorment les oiseaux.
Il m’a juste chanté
La fraîcheur de la lune
Baignant d’une encre bleue
La plume des cyprès.
Il m’a juste comblée
De l’eau de ses racines
Et j’ai senti mon cœur,
S’éveiller tendrement.
Je lui ai dit : « Allons,
Tous deux vers la lumière,
Vibrons libres et joyeux,
Comme de vieux amants. »
J'ai eu un été difficile à cause de petits problèmes de santé qui ont quelque peu éprouvé mon moral. Une seule envie, qu'un arbre bleu, plein d'envie lui aussi, me prenne par la main et m'emmène loin, loin ...
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Par Azalaïs le 26 Mars 2021 à 01:00
En écho à Durgalola qui publiait ce matin un texte qui m'a beaucoup touchée
http://petitesgraines.eklablog.com/le-jeudi-en-poesie-avec-le-printemps-des-poetes-a207242646je
je publie à nouveau ce texte qui était sur mon ancien blog.
Ça vous prend tout d’un coup cette envie de retourner la terre ! Ça dort pendant des mois et puis soudain c’est là, un besoin, une force qui bouscule le sang et traverse le corps. Ça ne peut s’expliquer. Pourtant, le printemps dort encore et tout près du ruisseau, les chênes gardent jalousement leurs vieux tutus de feuilles mortes. La cloche sonne clair dans le froid du ciel dur, mais l’idée suit sa route, le désir, son chemin.
Ce sont des choses qui ne se pensent pas ! C’est comme un rendez-vous avec on ne sait qui, un besoin impérieux, une faim qui s’éveille et fait battre le cœur.
Oui, ça dort pendant des mois et un beau jour c’est là et me prend toute entière ! Alors, je flaire l’air comme le font les chats. Je me dis : « C’est trop tôt !» mais quelque chose est là qui me dit le contraire, une tendresse infime venue de nulle part, une invite du vent qui s’est fait plus léger, une odeur oubliée qui soudain ressurgit.
Et puis, je sors les bottes et je vais visiter la cabane à outils. La terre est posée là comme un défi, un tout petit carré dans le fond du jardin que le soleil arrose. Alors, sans réfléchir, je retrouve les gestes inscrits depuis toujours dans le tissu des liens qui unissent les hommes au profond de la terre. C’est comme un rite ancien, une antique prière !
Le pied se pose seul sur le haut de la fourche,
le corps s’est préparé à l’effort retrouvé.
Dès lors, plus rien ne compte que ce lent tête à tête,
le craquement tant attendu de la terre qui cède,
la tension du jardin qui soudain se dénoue,
le petit cri soyeux de la bêche qui me dicte mon rythme,
la chaleur du soleil qui fait chanter mon dos.
Photo prise cette semaine en catimini par mon mari pendant que je plantais un abélia et une clématite. En arrière plan un petit jardin suspendu en permaculture qui m'a donné de belles salades tout l'hiver. Les merles l' apprécient beaucoup car je l'ai amendé en compost pour le garnir à nouveau et il grouille de vers de terre. Les piquets à tomates sont là pour signaler les dahlias en dormance. Je les ai chapeauté de petits pots de terre car je me suis souvent accroché le visage à leur bout peu amène
un petit clic sur la photo
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Par Azalaïs le 25 Janvier 2021 à 00:00
Tout en haut de l’ombelle
Un ange s’est posé,
Petit pays de neige
Dans un cœur étoilé.
De fenêtres en fenêtres
Le ciel a décanté
Une aube aux ailes blanches.
Soudain, un rouge-gorge
Lance sa flamme vive
Dans l’herbe du chemin
S’étonnant de l’hiver
Qu’il vient de reconnaître.
Une à une les branches
S’ébrouent dans le matin
Et l’oiseau les regarde
De son œil enfantin,
Oasis de joie pure
Dans le chaos
De nos incertitudes.
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