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Le retour du printemps
Ce conte m'a été offert par ma petite fille qui écrit de nombreux contes, tous plus beaux les uns que les autres.
Il était une fois un homme qui ne supportait pas le chant des oiseaux. C’était un homme des villes, un homme triste, il avait un enfer dans le cœur.
Lui vint l’idée de s’installer à la campagne : il emménagea donc dans une petite maison. Or, près de sa maison s’étaient établies également plusieurs hirondelles : elles s’occupaient de leurs enfants, logés dans de petits nids.
Les allées-venues des hirondelles exaspéraient l’homme des villes. Un jour, à la nuit tombée, il prit les nids dans ses mains, les jeta dans un sac, referma le sac et le jeta on ne sait où.
Plusieurs semaines s’écoulèrent, peut-être même plusieurs mois.
Il arriva qu’un matin alors que l’homme des villes vaquait à ses occupations habituelles, il vit le ciel tout gris, tout noir – il pleuvait.
Écarquillant les yeux, il s’aperçut que le ciel était rempli de plumes : les nuages étaient faits de plumes, et la pluie qui tombait était une pluie de plumes.
Peu de temps après, il se mit à tonner. L’homme des villes prit peur ; car quand il regardait distinctement les éclairs, il voyait que c’était un gigantesque bec qui frappait la pointe de l’horizon.
Il commença à prendre le chemin pour rentrer chez lui. Mais quelle ne fut pas sa surprise de constater que ses propres ongles étaient devenus des plumes et que ses paupières elles aussi, se transformaient en plumes… Bientôt, ce fut tout son corps qui était devenu plumes – ou plutôt, qui était devenu oiseau.
Alors, l’oiseau qui avait jadis été un homme voulut prendre son envol. Mais ses plumes pesaient si lourd – c’était des plumes de plomb – qu’il ne put y parvenir. Il voulut s’écrier : « Oiseaux, pardonnez-moi le mal que je vous ai fait » : ce fut un chant criard qui sortit de son bec.
Il essaya une fois, deux fois de prendre son envol. Il piétina tant pour essayer de s’envoler que le sillon de ses pas creusa un vaste précipice sous ses pattes, dans lequel il tomba.
Or, du fond de l’enfer, il se mit à chanter, à chanter comme une hirondelle. Il chanta : « Printemps, printemps, reviens, reviens ; car je ne supporte pas les arbres silencieux. »
Et son chant était si beau que d’autres oiseaux s’approchèrent de lui pour chanter : « Printemps, printemps, reviens, reviens ; car nous ne supportons pas les arbres silencieux. »
Bientôt, des fleurs s’épanouirent autour d’eux ; à la place des flammes, la glycine tombait ; à la place des cendres, des cerisiers pleuvaient ; et remplaçant l’œil du diable, il y avait le soleil d’avril.
C’est ainsi que l’oiseau qui avait jadis été un homme vit le printemps paraître.
Hirondelles au nid dans notre garage
Tags : hirondelles, nids, sacage, cruauté
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Commentaires
Rho que c'est beau ....bravo à ta petite fille
Elle a beaucoup de talent ..
On va souhaiter que tes voisins puissent lire ce texte
Gros bisous Azalais
3JoëlleMercredi 8 Juin 2022 à 08:20Un texte bien mené accompagné de belles photos merci à tous deux Bises !
Un conte de fée magnifique , bravo à ta petite fille , qu'elle continue à nous donner une âme d'enfant. Je vais le lire à mes petits enfants qui surveillent les nids dans mon jardin .
Vous devriez faire un livre , elle les contes, toi les illustrations.
J'espère que tu as trouvé une ouverture au sujet des nids d'hirondelle.
Douce journée, bises et merci Azalaïs
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Mercredi 8 Juin 2022 à 09:06
oui, elle est très douée, ses profs l'incitent à publier, elle attend des réponses mais les contes n'intéressent pas trop les éditeurs
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Un conte printanier qui fait sourire le jour et espérer les prises de conscience, merci à elle, merci à toi de transformer une triste réalité en une belle fable !
Ne dit on pas que les chants désespérés sont les chants les plus beaux. Cet homme n'était pas le seul à ne pas aimer le chant de la nature, d'autres en effet ont même fait un procès au voisin dont le coq chantait aux aurores.
Je te charge d'une mission : féliciter ta petite fille pour ses écrits ; du talent, de l'imagination et de la passion, elle a tout pour réussir. Bonne journée.
Bravo à ta petite fille, ce conte est magnifique ! Tu peux être fière d'elle, c'est remarquable...En effet comme te le dit Pascale tu devrais le glisser dans la boîte aux lettres de tes voisins pour leur faire lire, si cela pouvait leur provoquer quelques cauchemars. Quand j'ai raconté à mon mari ce que tes voisins avaient fait, il a tout de suite pensé que tes voisins arrivaient tout droit de la ville, un endroit bien "propre"...Merci de ce partage et encore bravo à ta petite-fille, elle ne manque pas d'idées, c'est à la fois poétique, un peu fantastique et tellement bien écrit et réaliste. Bises
9gazouMercredi 8 Juin 2022 à 16:30
Un conte magnifique... J'espère de tout coeur que ta petite-fille continuera à écrire, quoi qu'en pensent les éditeurs.
Passe une douce journée.
Bonjour AzalaIs, je suis toujours émerveillée quand je lis un conte, quel qu'il soit, et ta petite-fille est talentueuse. Quelle belle sensibilité!!! Je t'envoie mille bises. Prends soin de toi
Quel beau conte pour guérir de la folie de tes voisins qui ont évincé tous les nids. En chaque homme le coeur doux et aussi froid comme le plomb. Pour moi aussi il est possible de trouver notre coeur sensible. Bises
Coucou Azalais
Oh dis, elle tient de toi, ta petite fille ! C'est beau comme tout !!! Et pourquoi pas un livre pour enfants contenant son conte page de gauche et illustration page de droite ?
Un grand merci pour ce partage magnifique et bcp de félicitations pour l'écrivaine...Gros bisous à vous deux
Bonjour Michelle,
je reprends doucement le chemin des blogs. j'en ai des visites en retard.
Quelle belle histoire! Ta petite fille a une superbe imagination. J'ai beaucoup aimé
Bises de bon dimanche
Vous me faites tellement penser à ma grand-mère !
Elle habite à Ste Livrade sur Lot, vous connaissez certainement.
Comme vous elle aime la nature, la poésie, la lecture et comme vous, elle a une petite fille qui adore écrire. Elle aime tellement les oiseaux, chez elle ce sont surtout des mésanges. Il y a aussi l'écureuil et le hérisson.
Une fois, il y a même eu des paons !
Mais sa plus grande joie ce sont les biches...Je suis heureuse de vous lire, je me sens plus près d'elle et de cette colline que j'aime tant.
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Magnifique conte, ce serait bien que tes voisins le lisent ;-)
Bravo à ta petite fille.
Bonne journée