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Le poison vert
Il y a quelques jours, Quichottine a imaginé une très belle réflexion sur un tableau d'Edgar Degas: Madame Jeantaud au miroir.
Il y a quelques années, j'avais écrit une réflexion bien moins élégante je le crains, à propos d'une autre "Dame" immortalisée par le même peintre.
On dit qu’il a encore changé l’Toulouse ! Les lui faut toutes : la Valadon, la Goulue, la Guilbert, la Jeanne, la Rouge, la Blanche… Toutes j’te dis : les trotteuses, les crapaudes, les danseuses, les chanteuses… Ah ! l’a pas peur de se choper la chtouille le nabot ! Paraît pourtant qu’il est dans la noblesse, comme qui dirait un comte quoi avec des terres et des châteaux ! Un jour, même qu’y m’a appelé sa princesse !
C’est vrai qu’j’avais d’l’allure quand j’étais écuyère au cirque Fernando ! Ah ! Fallait m’voir sur la piste ! Ça c’était du spectacle ! Fallait voir ces figures ! J’te jure ! C’était aut’chose que l’French Cancan ! Enfin, y avait l’Cancan mais… sur un canasson ! Même l’gars Seurat, il est venu m’croquer !
C’est-y ma faute à moi si c’te carne a pris peur quand j’faisais ma voltige ? Devrait l’savoir quand même le Lautrec c’que ça fait d’avoir les os en pièces ! Maint’nant, même à la rue des Moulins, y a pas d’trimard pour moi ! Paraît que l’client, l’aime pas les éclopées ! Comme si les filles, elles z’avaient le droit de faire les pignocheuses ! Non mais j’te jure ! On s’demande de quel côté qu’il est c’te bon Dieu là !
M’avait pourtant promis qu’y m’laisserait pas tomber l’artiste ! Mais la clownesse, a su s’tailler une place! Cha-U-Kao, qu’elle s’appelle ! C’est-y un nom ça ?
Depuis, ma vie, c’est plus qu’un poison vert ! Y en a qui disent que Degas et Renoir y cherchent des modèles dans les bistrots ! T’y crois toi à c’t’histoire ?
Cha hu Kao
Tags : peinture, Degas, l'absinthe, Toulouse Lautrec, Le cirque Fernando
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Commentaires
bonjour, mon Aza, ton texte est très beau
et si vrai, si émouvant
et les tableaux sublimes
le Tableau du Samedi devait être à l'origine consacré à un ou deux tableaux comme c'est ton cas ici
et il ne s'agit que d'exprimer ce que l'on ressent devant ces œuvres que l'on aime
comme tu l'as si bien fait
ça me ferait très plaisir si tu voulais que je le considère comme ta participation
et que les visiteurs soient nombreux à le lire
tu veux bien ?
merci
bonne fin d'après-midi
gros bisous d'amitié
jean-marieTon texte rend les tableaux encore plus vivant.
Et n'est ce pas la vocation de l'art
De nous parler de la vie avec émotion et sourire
AMitié Pascal
je veux bien Jean-Marie,
je participerais bien moi aussi à ce tableau du samedi mais il me semble que tous les peintres ont déjà eu droit à un article et je ne sais pas si je saurais m'y montrer originale. Il y a bien quelques peintres tarnais dont j'aimerais parler mais cela ne me mènera pas bien loin j'en ai peur
bises jean-marie
6gazouDimanche 19 Janvier 2014 à 18:00merci beaucoup mon Aza,
tu participes quand tu veux
avec les peintres que tu veuxet peu importe si quelqu'un a déjà parlé de tel ou tel artiste... ce sera toujours différent !
il n'est pas question de faire une encyclopédie de la Peinture ! chacun parle de ce qu'il aime
tu sais, moi je présente beaucoup de tableaux d'un même peintre
mais on peut se contenter d'un seul tableau ou d'un seul aspect de l'œuvre d'un peintre, j'aurais pu cette semaine ne choisir que l'aspect Pont-Aven ou ses peintures orientalistes... on peut durer longtemps avec des peintres très "productifs" !
mes sources, le plus souvent, les expo de la région... ou le hasard !
et tu dis ce que tu as envie d'en dire... sans la moindre contrainte !
chaque participant va voir les articles des autres quand il en a le temps et envie
merci encore
bonne soirée et bon début de semaine
gros bisous d'amitié
jean-marieBonsoir Azalaïs. Il y a longtemps que je n'ai pas pris le temps d'une visite chez toi. Tu as toujours le même talent d'écriture et ce, quel que soit le sujet.
Tu fais si bien parler cette pauvre femme que j'ai cru être à côté d'elle et l'entendre se plaindre d'une voix gouailleuse et rauque à la fois... C'était aussi réaliste qu'émouvant.
Gros bisous à toi Aza
merci, mon Aza
bonne cure? alors !
ça va ?
pas de problème de santé, j 'espère
gros bisous d'amitié
jean-marieJ'ai été tout de suite prise par la lecture et je me suis mise vraiment à la place de cette écuyère blessée dans son corps et surtout dans son coeur. Belle journée
Tu as parfaitement collé au tableau... j'adore !
Je pourrais bisser la réflexion de Polly.
Mais je vais m'en abstenir. j'ai eu en te lisant d'autres tableaux dans la tête, d'une époque où les femmes étaient loin d'avoir toutes le beau rôle.
J'aurais été incapable de lui donner tes mots... tu as un talent fou, Azalaïs, ce n'est pas la première fois que je te le dis, mais je suis sincère.
Merci pour ce partage.
Et bonne pause à toi. Profite bien de ta cure.
Je me souviens bien, moi aussi j'avais écrit sur le tableau.... Ton texte est très bien vu et rendu...
Je me souviens d'avoir écrit sur ce tableau, peut-être même dans vos consignes d'écriture ou je ne sais plus qui, bref ! Ta révision est au top et je pourrais bientôt servir de modèle avec les années qui s'en vont( drôle de pari, hein ?)
Bisous Aza
Quel talent! Tu as admirablement animé ce tableau . Un monologue triste et émouvant sur la condition de la femme. J'adore, bravo.
Douce soirée, bises Azalaïs
Bonjour Azaïs,
Je serais si fière si un jour quelqu'un écrivait un aussi beau texte sur l'une de mes peintures ou dessins!
Tina O
Je me joins au concert d'éloges. C'est vrai, j'y étais ! Je me trouvais transportée dans le monde de cette époque, au milieu de tous ces personnages qui ont survécu grâce aux artistes qui les peignaient. Un peu comme dans le film de Woody Allen "Minuit à Paris".
C'est un texte d'une grande qualité, différent de celui de Quichottine, mais c'est normal : elle faisait parler (vraiment très bien) une bourgeoise, et toi tu fais parler une fille "de rien".
Je te découvre, et j'en suis ravie !
Une petite remarque en passant sur ce beau tableau de Degas. Il a fallu que je lise un article dans un bouquin, il y a quelques années, pour remarquer que le peintre avait zappé les pieds des tables...Comme quoi, quand un tableau a de la force, il n'a pas besoin d'être pointilleusement réaliste...
merci beaucoup Amande douce, je suis allée voir les pieds de la table, c'est incroyable que l'on ne remarque rien
bonne soirée
@ Amande Douce
merci de ta remarque !
je ne m'en étais pas rendu compte...
mais "l'œil du maître", le tien en l'occurrence, est là !
@ Mon Aza
tu as toujours des projets et de bonnes idées !
à quand la cure ?
bonne soirée
gros bisous
jean-marieBonjour Azalaïs
J'arrive sur ton blog après être passé chez Jean Marie
Beau texte d'une écriture particulière agrémenté de deux superbes tableaux
je pars dimanche à Anglet Jean-Marie, je ne sais pas si j'aurais le temps de publier un article nouveau pour le tableau du samedi, car en plus de mon départ il faut que j'organise tout pour ma mère, c'est toujours compliqué mais mon mari de vient pas avec moi donc s'il y a un pépin, je peux toujours compter sur lui.
bises Jean-Marie et merci de m'avoir permis de découvrir de nouveaux blogueurs
bonjour, mon Aza
oui, je suis très content de voir que des amis de la communauté viennent chez toi et apprécient tes écrits...
je te l'ai dit, il n'y a aucune obligation d'aucune sorte ! surtout pas celle de publier chaque semaine !
tu fais comme tu peux quand tu en as envie...
Anglet... c'est très beau le coin !
j'espère que tu pourras en profiter...
bonne journée
gros bisous
jean-marieQuand la vie est si triste, il faut le dire avec des mots...Merci pour les tiens qui vont droit au coeur.
vivant, bien documenté ! une petite merveille que ce texte !
bravo Azalaïs et merci pour la dédicace, les livres sont bien arrivés ce midi
bravo aussi pour le jeu, part tranquille, tu as trouvé !belle journée à toi bises
Bonjour Azalaïs
j'ai passé toute ma jeunesse à Séverac- gare et puis monté travailler dans la région parisienne et maintenant je passe ma retraite pas loin de Clermont-Ferrand
Bonjour Azalaïs, j'aime beaucoup ton interprétation du tableau. Triste la vie de tous ces gens blessés ne pouvant continuer à gagner de quoi vivre. Il n'y avait aucune aide à l'époque. Mais même actuellement... je ne suis pas sûre que pour certains.. bref Super ton texte. Bises sur un vent infernal
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Si triste parce que juste réaliste.
Difficile d'être une femme dans un monde de peintres et d'acrobates.
Je ne me souvenais plus de ce texte, pourtant il est fort, et on a tellement envie de la serrer dans nos bras.