•  

     

    Les glands s’éclatent

    Sur ma tête

    L’automne craque

    Sous mes pas

    Dans ses buissons ardents

    Festonnés de pampilles

    Le vent câlin sourit

    À feuilles déployées

    S’amusant des oiseaux

    Pétillants d’allégresse

    Oublieux de l’hiver

    Égaré en chemin

     


    18 commentaires
  • Pour tous ceux qui ne seraient pas encore au courant, je rappelle que notre quatrième anthologie   est sur la bonne voie et a trouvé un bon rythme de croisière.

    Tous les jours de nouveaux textes arrivent, tous différents mais tous magnifiques pour faire de ce train  qui roule pour l'association Rêves  le train de l'espoir et de l'amitié

    Tous les héros de cette journée peu ordinaire sont ici. Une nouvelle consigne d'écriture est.

    Il est encore temps de venir nous rejoindre mais il est vivement conseillé de relire les consignes d'écriture ainsi que les textes déjà écrits .

    Je vous avais présenté mon personnage dans un texte précédent. Je vous invite à lire la suite de ses aventures.

     

    Lubie, ma nouvelle amie qui aime à l'occasion composer des haïkus.

     

     

    Une odeur d’herbes chaudes mêlée à une autre un peu plus douçâtre, plus écœurante aussi me tire de mon sommeil. À ma grande surprise, le soleil est déjà haut. Depuis que j’ai mis bas, c’est la première fois que je dors aussi longtemps. Mes chatons somnolent encore entre mes pattes, repus et confiants. Quel bonheur de les voir tous les quatre aussi calmes. Quelle chance j’ai eue de rencontrer Célestine. Jamais je n’avais été habitée par un tel sentiment de gratitude envers un humain.

    Près de moi, Lubie respire bruyamment tout en fourrageant du museau dans la crèche pour y puiser son petit déjeuner. De temps en temps, sa grande queue dorée fouette ses flancs rebondis et sa peau frissonne d’agacement car elle est perturbée par les piqûres d’une mouche qui la harcèle depuis un moment.

    Entre deux bouchées de foin, elle lâche un chapelet de crottin tout fumant qu’elle accompagne d’une espèce de litanie que j’ai du mal à comprendre :

     

    Crottin dans la litière

    Compost pour la fumière

    Heureux le blé d’hiver

    Ou bien encore :

    Crottin sur le chemin

    Le bousier n’est pas loin

    Roule boulette

     

    La veille, nous avions bavardé un peu. Curieuse, elle était venue renifler mes petits et elle m’avait posé un tas de questions. Elle m’avait aussi parlé de ce mariage qui la perturbait tant, de ces allées et venues incessantes dans la ferme, de cette fleuriste qui voulait transformer sa calèche en char de carnaval, d’Octave, un petit d’homme un peu fouineur, du photographe avec son éclair blanc. Mais ce qui la tracassait le plus je pense, c’est qu’en fait, elle ne savait absolument pas ce qui se cachait derrière le mot « mariage ».

    Moi j’aime bien les mariages. C’est une bonne occasion pour se remplir la panse sans trop prendre de risques. En général tous les invités sont tellement euphoriques qu’ils en oublient d’être vigilants. Il faut juste faire attention aux chiens et aussi aux enfants parfois.

    J’essayai donc de lui raconter avec mes mots à moi comment je ressentais les choses.

    -      -  Un mariage, c’est une journée très très importante pour les humains, une journée où tout le monde doit être très joyeux. Enfin… Moi je peux te dire que certains font juste semblant d’être joyeux ! On prépare la cérémonie très longtemps à l’avance. Les gens font des cadeaux. On porte de jolies toilettes. Il y a beaucoup de fleurs. On y dépense beaucoup d’argent et tout ça parce qu’un homme et une femme ont décidé de vivre ensemble toute leur vie. Chez nous les bêtes, c’est quelque chose qui n’existe pas. Regarde le coq dans la basse-cour : il chante COCORICO dès qu’il a séduit une poule. Quand je dis « séduit », les trois-quarts du temps, il ne lui demande même pas son avis ! Et puis très vite, il passe à une autre et il oublie la précédente ! Souvent ce sont des rencontres de hasard ou des mariages arrangés et quand on se retrouve avec un cadeau dans le ventre, ça nous occupe tellement qu’on ne se souvient même plus de la tête de celui qui nous l’a offert !

     

    -      - Tu dis que tout le monde n’est pas heureux. Mais pourquoi donc ? Je ne voudrais pas qu’Albert et Célestine soient malheureux à cause de ce mariage, je vois bien que ça leur donne du travail !

     

    -      - Eh bien, malgré la joie réelle de certains, c’est aussi une journée où l’on sent passer des relents de jalousie, de convoitise, des rancunes, des déceptions, du chagrin, de vieilles histoires de familles qui ressurgissent et l’alcool aidant cela se finit quelquefois en bagarres ! Parfois c’est très émouvant, parfois c’est drôle et parfois c’est carrément sordide.

     

    -                  -  Raconte, raconte me supplia alors Lubie en pointant vers moi des oreilles attentives.

     

        -         -  Oui, mais moi, tu sais je n’assiste pas à tous les préparatifs et je n’assiste pas non plus à la cérémonie à l’église. Je ne peux qu’évoquer le repas de noces, le bal  sous les lampions et puis la fin, quand le marié s’esquive en prenant la mariée par la main.

     

    -              -    Raconte quand même !

     

    -       - Je me souviens d’un mariage en particulier. Je m’en souviens parce qu’il se passait dans un château que le propriétaire louait de temps en temps pour des noces et des banquets. La cuisine y était toujours très raffinée et les cuisiniers pas très regardants à la dépense. Très souvent, je pouvais m’éclipser avec un poulet ou un saumon entier qui avaient été oubliés sur une table. C’était en été. L’odeur des lys et des roses embaumait tout le jardin mais il flottait en plus dans l’air surchauffé un je ne sais quoi de grisant qui me donnait des frissons. Bref ! On avait installé les tables sous une charmille à laquelle on avait suspendu des lanternes  colorées. Plus loin, sous des hêtres centenaires, un beau plancher ciré attendait les musiciens et les danseurs. Pendant le repas, tous les convives avaient beaucoup mangé, beaucoup parlé, beaucoup ri, beaucoup bu. Les enfants étaient heureux de pouvoir échapper pour un temps à la surveillance des parents et exploraient le parc en poussant des cris d’Indiens. La mariée était ravissante et fraîche. Le marié, un gentil garçon un peu lourdaud mais hélas très porté sur la boisson. Il put tout de même ouvrir le bal avec la jeune femme mais ensuite elle dut passer de bras en bras pendant que son mari s’était effondré sur la table ne sortant de sa torpeur que pour avaler une nouvelle coupe de champagne. Vers deux heures du matin, il fallut le porter dans la chambre nuptiale, une très belle chambre avec un lit immense surmonté d’un dais d’où s’échappait un flot de dentelles. La mariée le suivit, la tête basse avec des larmes plein les yeux. Ce fut un moment extrêmement pénible pour tous. Mais peu de temps après, je l’aperçus dans le chemin  qui menait à une petite cabane de pierres sèches où l’on entreposait le foin pour les ânes. Elle donnait la main à un beau jeune homme, un qui l’avait dévorée du regard pendant tout le repas et avec lequel elle avait beaucoup dansé. Contrairement à ce que l’on entend lors des ébats de félins qui sont très volubiles, très peu de bruits filtrèrent  de la cabane : quelques soupirs, la chute de la robe dans la paille, quelques frôlements, de petits rires joyeux et tendres. Au petit matin, alors que la dernière étoile s’éteignait dans le ciel, la jeune femme ressortit, envoya un baiser de la main à son amant resté dans la cabane puis je la vis faire un grand tour par le petit bois pour rejoindre son époux qui sans doute dormait encore.

     

     

    -     -  Eh bien ! Finalement ce n’est pas beaucoup mieux que ce qui se passe dans une basse-cour.

     

    Dans le parfum des lys

     Mon bel amour volage

     S’éloigne à pas feutrés.

     

    En tous les cas, toi, je te conseille de rester bien à l’abri dans l’écurie. Ne cherche pas à aller voler un poulet entier, tu as tes chatons à protéger !

     

    Mais alors que je lui disais de ne pas s’inquiéter, une mouche qui la taraudait depuis un moment me frôla l’oreille et me susurra un tout autre discours !

    -      -  N’écoute donc pas cette originale de Lubie ! Moi, si j’étais toi, je profiterais de cette noce sans me soucier de rien. C’est tout de même un grand jour et il faut bien s’amuser un peu ! Tu sais quoi ? Tu devrais sauter dans la grande panière pleine de fleurs que la fleuriste va mettre à l’arrière de la calèche. De là, tu seras aux premières loges ! Que veux-tu qu’il t’arrive ?

                                                                                                                                          

     


    14 commentaires
  • La vie en rose

     

    Il pleut des parapluies !

    Le ciel n’est plus

    Ni bleu, ni gris.

    Quel est donc cet envol

    De petites nacelles

    Qui écument le rose

    Des nuages en fleurs.

     

    La vie en rose

     

    Marelles à papillons ?

    Cabaret des oiseaux ?

    Passerelle des arts

    Pour vents un peu fripons ?

    Prudence  prends garde à ton jupon !

     

    La vie en rose

     

    Boîte aux lettres des anges

    Pour cueillir nos prières ?

     Amusantes musettes

     Pour retenir les mots

     D’une muse distraite ?

    Peut-être attrape-rêves

    Sur le chemin des cieux ?

     

    La vie en rose

     En fait, ces tapis de parapluies roses décorent pour quelques jours les rues du vieil Albi en prévision du 11 octobre prochain et de la manifestation programmée par l'Adeca 81 pour la prévention du cancer du sein. 

     


    19 commentaires



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires