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    Il était une fois.... La marguerite

     

     

    La marguerite des possibles est la troisième "Anthologie éphémère" réalisée par un collectif d'auteurs et illustrateurs dont le but est de permettre à un enfant malade de réaliser son rêve.

    Nous sommes 103 à avoir participé à ce nouvel opus.

    Notre marguerite a donc 103 pétales à effeuiller tendrement en tournant les pages de ce recueil dont chaque texte (poème, conte, nouvelle, récit divers), chaque illustration (tableau, aquarelle, pastel, dessin, collage, photo ou photomontage), a été créé avec cœur et talent par des personnalités, connues ou non, qui avaient seulement envie de partager le même rêve.

    Pour participer  à cette belle aventure, vous trouverez ici ou naturellement chez Quichottine, la cheville ouvrière du projet, tous les détails pratiques. 

    Pour la troisième fois, Solyzaan nous a dessiné une magnifique couverture grâce à laquelle vous pourrez découvrir tous nos noms, les chanter à tue-tête, les murmurer, les déclamer, à l’endroit, à l’envers, nous le méritons bien !

    Merci à tous. 

     


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  • Hier, ce fut une journée confiture et tout en me léchant consciencieusement les doigts, je me suis souvenu de ce petit texte écrit il y a longtemps !

     

    Ciel mon seveu

     

           Z’ai  perdu le  seveu  qui satouillait ma langue en léssant  zusqu’au fond un pot de confiture !

    Ze m’en souviens très bien, c’était de la zelée, rose et moelleuse au parfum de groseille, acide, un peu sucrée, lentement mizotée !

            Ze l’ai sersé partout, même dans le saudron, suçant avec application un à un saque doigt ! C’était émoustillant comme un péssé de gourmandise et z’ai été punie par le petit Zésus !

            Gâsser si sottement ce qui faisait mon sarme ! Une curiosité, que dis-ze, une attraction, un spectacle de cirque !

    Z’en ai été bouleversée, samboulée, bérésinée, prête ze vous l’assure à en perdre la tête ! Mais perdre la tête, c’eut été à coup sûr une belle sottise car comment retrouver mon si zoli seveu ?

            Z’en était là, à m’aziter,  lorsque soudain, passa Mathieu, celui qui n’a plus qu’un seveu sur la tête ! Me voyant sagrinée, afflizée, désansantée, il l’arrassa d’un coup et me l’offrit sur une assiette à soupe !

            Depuis,  grâce à Mathieu, ze puis enfin m’esprimer  avec délicatesse et vous conter sans aucune anicrosse l’histoire  esquize  de mon seveu si délicieux !

     


    Ya Qu'un Cheveu - Polnareff par iamseb


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    -         - C’est un trou de verdure où chante une rivière…

    -          - Attends, tu ne vas tout de même pas commencer ton texte par un vers de Rimbaud ? Tu exagères un peu, cela s’appelle du plagiat !

    -         - Oh ! tout de suite les grands mots ! Est-ce ma faute à moi si j’aime la verdure et les rivières ? Et puis rassure toi, je n’ai pas du tout l’intention d’y mourir comme ce pauvre « Dormeur du val ». Je veux juste te décrire l’endroit et te dire pourquoi j’y abrite mes rêves.

    Ma rivière à moi, elle prend son temps, elle musarde en de nombreux méandres, elle serpentine, elle fait la folle dès que vient le printemps. C’est que sur le plateau, l’hiver dure longtemps. Alors, après le gel, elle est pressée de se dégourdir les jambes et de donner des verts  bien verts, bien gras à la prairie qu’elle traverse. De temps en temps elle passe sous un pont et les vaches s’y retrouvent  l’été pour y faire trempette, leurs pattes pataugeant dans un lacis de populages blancs et la queue toujours en mouvement pour éloigner les mouches. Leurs mufles brodent dans le courant des couronnes de mariée avec dans le milieu des bulles de lumière.

    Moi j’aime  m’installer là où les ajoncs se mêlent aux myosotis. Le ruisseau court sur un fond sablonneux, dessine quelques rides  ou bien s’étale et se repose dans un petit marécage peuplé de libellules bleues. Parfois il rencontre un gué de pierres couvert de mousses et d’algues satinées. Cela ne plaît pas trop à l’eau qui doit freiner sa course et contourner l’obstacle mais c’est joli à voir et à entendre.

    Un peu en amont, il y a un bois de peupliers qui chantent dans la brise, un chant ancien qui vient de loin, de plus loin que l’horizon. Leurs troncs s’élancent dans le ciel comme les piliers d’une église en ruine qui n’aurait plus de toit et le soleil éclabousse leurs feuilles de brisures d’or jaune qui bougent avec le vent.

    Qu’il est difficile de quitter cet oasis de paix avec ce grand silence large et tranquille qui vous rend si vivant. Je voudrais tout emporter avec moi, le grand pré, le ruisseau, l’odeur fraîche des herbes prisonnières de l’eau, la chanson douce des peupliers avec le ciel dans leurs cheveux.

    Alors je cueille quelques pierres rondes, plates, lisses, colorées. Je les empile pour en faire un petit cairn du souvenir, une façon de dire à ceux qui le verront que je suis passée par là et que je m’y suis trouvée bien.

     

    Texte écrit après une séance de méditation

     


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