Héritier d'une lignée ininterrompue de fresquistes et peintres d'icônes longue de plus de 8 siècles, Nicolas Greschny a réintroduit en France l'usage quasiment abandonné de la fresque « al fresco ». Il a réalisé 107 œuvres (soit une surface peinte de 10 000m2) dont 75 en Midi-Pyrénées. Doué d'une virtuosité exceptionnelle, il dessine et peint directement au mur ou au plafond, dans le plus grand respect des canons de la « liturgie » iconographique.
Il est né en 1912 en Estonie à Tallin, décédé en 1985 à la Maurinié dans le Tarn où il repose en sa chapelle et sa vie est digne d’un roman.
Jugez donc du parcours hors normes de cet homme hors du commun.
Sa vie est racontée en détail sur le blog qui lui est dédié. Vous pourrez aussi y voir si une chapelle, une église près de chez vous, n’a pas bénéficié de l’une de ses fresques.
Il se représente parfois sur ses fresques, toujours en short , seules les chaussures changent en fonction des saisons.
Sa femme lorsqu’elle l’aperçoit pour la première fois à Albi dans un magasin d'objets religieux se dit : « Qu'est ce que c'est que cet oiseau. Il portait une cape, un short et des bottes »
Et que dire de la façon dont il a trouvé l’argent pour acquérir en 1949 le tas de ruines dont il a fait son paradis. C’est sa femme Marie-Thérèse qui raconte :
« Il fallait trouver 40 000 francs. Le notaire accepte en garantie son fonds d'ouvrages d'art et de livres anciens. Mais, Nicolaï n'a toujours pas l'argent. Cafardeux, il enfourche son vélo, se rend à la Maurinié. Dans le corps de bâtiment qui deviendra la chapelle où il repose, Nicolas dégage une plaque en terre cuite qui se détache, tombe et se brise en morceaux. Elle cachait un trésor: un pot contenant des louis d'or. Exactement le montant de la somme empruntée ».
Il aime croquer les gens du village dans lequel il travaille et les intègre aux scènes de l'ancien et du nouveau testament avec beaucoup d'humour.
Les noces de Cana
La fuite en Égypte
Je pense que c'est Marie et Joseph qui cherchent une auberge
Chaque église est un formidable livre d'images dans lequel on pourrait passer des heures.
Prenez la peine de vous promener sur les murs de l’église de Châtel-Guyon peinte en 1956. C’est la première église qu’on lui propose de peindre dans sa totalité soit 900 m2 peints en 60 jours.
J’aime tout particulièrement ce squelette qui garde encore des tripes en parfaite santé, preuve que les eaux de Châtel-Guyon sont efficaces.
Les quatre cavaliers de l'Apocalypse
Et pour conclure, si vous le voulez bien, cette vidéo dans laquelle son fils Michaël qui poursuit dignement la lignée vous fait visiter la chapelle de La Maurinié. Ne soyez pas effrayés par les quelques secondes vieillottes du début, très vite Michaël vous parle du travail de son père et du sien.