• Va et vient

     

    Va et vient

     

    Les jonquilles ont fini de chanter. Ne reste plus que leur face flétrie, leur squelette rigide qui voudrait bien encore garder quelque maîtrise sur ce petit aplat de terre printanière. Les ai-je vraiment vues ou seulement rêvées quand elles étaient si fières tout en haut de leur tige.

    Trois tulipes en bouton, la tête comme un obus frangé de rose pâle, sont prêtes à exploser. Elles gonflent leurs joues, s’agitent en silence tout en se demandant quand elles pourront enfin entrer en scène. Le secret de leur lente poussée est-il si difficile à contenir ?

    Et ce violet là-bas, tout près de la murette ? Peut-être une pivoine dans une orgie de verts.

    Comment trouver les mots pour dire cette force des verts, ce va et vient absurde entre la puissance inouïe du printemps, ce bouillonnant débordement, ce grand désir de vivre et le vide abyssal qui m’habite, cette lente descente vertigineuse et cruelle.

    Le clocher bat ses heures sans aucun état d’âme. Comment fait-il le temps pour clore la mesure et rester éternel ?


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  • Commentaires

    1
    jean--marie Profil de jean--marie
    Mercredi 24 Avril 2013 à 23:38

    c'est un très beau texte, mon Aza...
    tu observes et tu en fais un poème...
    une symphonie !
    gros bisous de soirée
    jean-marie

    2
    Azalaïs Profil de Azalaïs
    Jeudi 25 Avril 2013 à 09:05

    Merci Jean-Marie, ce sont des pensées qui m'habitent sans cesse, cette force de la nature et moi qui vieillit, qui me fatigue dans ce combat absurde. C'est un peu le sens de ces deux textes. Je suis allée à côté de Réquista suivre un stage de deux jours dans une unité expérimentale Alzheimer, j'y ai rencontré des gens fantastiques et des psys qui nous ont mis en garde en nous disant que  souvent les aidants partent avant les malades. Et puis cette maladie touche finalement tout l'environnement familial. Quand je me vois joyeuse et conquérente en début de retraite et ce que je suis devenue, renonçant à tout au fil des jours même à trouver de l'écoute parce que personne ne peut comprendre. Mais peut-être y a-t-il un peu d'espoir puis que je me lance dans un nouveau blog?

    Bises tout plein jean-Marie

    3
    Jeudi 25 Avril 2013 à 10:20

    Notre nature personnelle doit garder le même espoir que la nature fleurie, qui enchante nos regards... Les tulipes chez nous aussi remplaceront les jonquilles qui essaient de rester dignes quelques jours encore... Hier j'ai mis en terre les graines de la vie, pour que l'été au jardin soit fleuri : cosmos, bleuets, zinias, et autres soucis viennent rejoindre dahlias et glaïeuls...

    Les heures passent, les heures tournent mais l'essentiel reste... Ce que tu donnes pour ta mère n'est pas perdu...

    Courage Aza, et n'oublie pas : ce que tu fais pour ton propre épanouissement sera toujours un rayon de soleil pour les autres.

    Je t'embrasse

    4
    Azalaïs Profil de Azalaïs
    Jeudi 25 Avril 2013 à 12:21

    merci Annick, je n'ai pas encore semé ma prairie fleurie, ni semé dans mon jardin, j'avais peur qu'il soit trop tôt. je m'y mettrai quand les enfants seront repartis

    bises

    5
    Jeudi 25 Avril 2013 à 12:52

    Je n'ai pas sorti mes bacs à fleurs, jamais avant les saints de glace, mais les semis, je crois qu'il n'y a plus trop de risque, dixit mon pépinièriste.

    profite bien de tes enfants.

    6
    Samedi 4 Mai 2013 à 07:54

    Bonjour Aza

    Un nouveau blog où je découvre le ' poids des mots' , chargés d'émotion pour une vie quotidienne liée au dévouement en s'oubliant soi-même . Qu'as-tu fais de ton autre blog ?

    Quant au mien, dont la version nouvelle, j'en ai perdu les acquis, les liens et je ne manque à personne : une grande déception après tant d'années communes  avec des soi-disants ami(e)s.

    Je tenterais peut-être un autre blog , mais plus tard, trop de préoccupations personnelles qui me bouffent les ans aussi .

    Bisous

    7
    Azalaïs Profil de Azalaïs
    Samedi 4 Mai 2013 à 09:01

    Je te retrouve avec plaisir, je tente juste une nouvelle aventure, je ne sais pas trop où elle va me mener avec juste une publi par semaine. L'autre blog est toujours là, j'hésite à appuyer sur le bouton pour le supprimer, je vais demander à ma petite fille de le sauvegarder avec un logiciel dont j'ai oublié le nom. Même si beaucoup ont disparu comme Camomille par exemple, ils restent toujours présents comme de bons souvenirs, souvenirs d'un temps où j'étais tellement plus disponible.

    Les ennuis de la vie finissent par nous rendre égoïstes  je crois et les gens n'aiment plus trop s'approcher de nous. Je le vois même ici dans le village, quand je me suis aperçue de ce qu'allait devenir mon quotidien, j'ai complètement décompensé et ennuyé beaucoup de monde parce qu'il fallait que je raconte, que je trouve des gens pour me plaindre ou reconnaître ce que je faisais et puis je me suis aperçue que je les ennuyais et beaucoup changent de trottoir en me voyant. Ils ont sans doute raison, chacun a ses propres soucis et ils n'ont pas besoin des miens mais c'est dur de voir cet évitement du coup on se replie sur soi . je dis à mon mari, si ça continue, je vais porter le voile intégral et me cloîtrer à domicile.

    Même si tu crois que les gens ne pensent plus à toi, continue à écrire et à t'investir dans tes haïkus que je trouve vraiment magnifiques

    je t'embrasse

    8
    Samedi 4 Mai 2013 à 12:30

    Je me rends compte que je n'avais pas pris d'abonnement... moralité, j'ai laissé le temps passer avant de te lire de nouveau ici.

    Sauvegarde ton blog OB avec Httrack... ça marche formidablement bien même si tu ne peux guère que le consulter sur ton ordinateur ensuite.

    Pour la bibliothèque, je n'ai rien décidé... Mais je sais que je continuerai de publier mes textes personnels désormais sur Blogspot (Mon cahier à spirales), je m'y sens bien et n'y ai pas les problèmes de publicité qui me navrent sur OB.

    ...

     

    Tu sais... je crois qu'il y a des moments où le vide veut s'installer, où il pousse tout le beau que nous avons accumulé... mais il ne faut pas le laisser faire.

    Tu m'as fait penser à un film que j'ai aimé "l'histoire sans fin".

    Le néant est un monstre à combattre... le rêve peut le vaincre grâce au pouvoir des mots.

    Et toi, ces mots, ma belle amie, tu les as.

    Passe une douce journée. Bisous.

    9
    Azalaïs Profil de Azalaïs
    Samedi 4 Mai 2013 à 13:58

    je crois que nous n'avons pas trop le choix, il faut seulement faire confiance et se laisser porter, accepter ces périodes de creux pour reprendre la vague, le printemps finit toujours par refleurir. je n'aurais jamais imaginé pouvoir encore jouer les mamies gâteau, tenir encore une petite main dans la mienne et pourtant!!!

    bises à toi aussi et merci

    10
    Samedi 4 Mai 2013 à 15:36

    bonjour mon Aza
    oui, fais comme te le dit Quichottine : fais une sauvegarde de ton blog avec httrack
    c'est long mais ça marche bien
     tu retrouves tout, commentaires compris...

    mon abonnement premium OB va bientôt se terminer et aussitôt, je détruis le blog de cette plate-forme afin que  mes anciens articles n'aillent pas se balader n'importe où...

    bon courage à toi
    et bon week-end
    gros bisous d'amitié
    jean-marie

     

     

    11
    Lundi 6 Mai 2013 à 21:42

    Un maître Zen a dit : "Un jour, une vie" tout est là...

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    12
    Azalaïs Profil de Azalaïs
    Lundi 6 Mai 2013 à 22:48

    tu as raison, on dit aussi vivre au jour le jour, ou à chaque jour suffit sa peine et surtout vivre intensément le moment présent en acceptant ce qui vient

    13
    Lundi 6 Mai 2013 à 23:09

    Oui Azalais vivre sans penser sans réfléchir concentré sur l'action présente que nous faisons, accepter ce qui ne dépend pas de nous, en tirer le meilleur partit. Cela m'a sortit d'un stress destructeur...

    14
    mpolly
    Dimanche 26 Mai 2013 à 21:22

    Ma mère est partie si vite, si tôt... tu vois je compense une perte en allant m'occuper d'une autre maman. Mais elle n'a pas Alhzeimer, et je sais, pour le voir autour de moi, combien cet abîme qui détruit jour après jour, déconstruit aussi la vie des proches.

    Je pense que cette déconstruction peut porter ses fruits. Ils ne seront visibles que bien plus tard, sauf qu'évidemment notre temps aussi nous est compté. Alors il faut préserver son jardin, préserver ses désirs aussi, des moments rien qu'à soi.

    Prends soin de toi, et surtout ne laisse pas dormir ton talent.

    J'aime tant te lire, te retrouver est une grande joie.

     

    Bisous plein Aza.

    15
    Azalaïs Profil de Azalaïs
    Lundi 27 Mai 2013 à 08:37

    ce qui est le plus dur c'est le manque de reconnaissance à l'intérieur de sa propre famille et aussi les problèmes qui n'ont jamais été résolus, les injustices, les violences.... Tout cela partira avec elle et elle ne l'aura jamais reconnu, il faudrait pouvoir oublier, renoncer mais hélas nous ne sommes que des humains  Sans doute ai-je la chance de pouvoir cultiver mon jardin et d'avoir plusieurs portes de sorties

    bises Polly

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