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Depuis trois jours mon cœur est plein de larmes.
Depuis un an nous avons de nouveaux voisins qui se sont installés dans la maison d’un couple que je connaissais depuis mon enfance. Ils avaient l’air assez sympathiques surtout la dame qui est très active, très dynamique. Le monsieur est un ancien catcheur qui a fait l’objet de quelques articles dans la dépêche du midi. Sa compagne m’a dit que c’était aussi un artiste écrivain et peintre. Ils ont coupé tous les arbres du jardin pour planter de petits palmiers rachitiques et installer des sculptures de bouddha et de rhinocéros.
Tout en haut de leur maison, sous leurs gouttières, se trouvent sept ou huit nids d’hirondelles. Tous les ans je les guette impatiemment et j’aime les voir quand je suis dans mon petit jardin. Autrefois il y en avait beaucoup plus et le mur était quasiment noir de ces petits oiseaux si fragiles et si forts. Nous avons nous aussi des nids dans notre garage hélas désertés depuis deux ans, parfois occupés par des rouges-queues. Notre jardin est un véritable refuge pour une grande quantité d’oiseaux et la semaine dernière avec mon mari, nous avons assisté avec angoisse et délices à la sortie du nid de trois bébés mésanges. J’en ai même sauvé une qui s’était perdue dans la treille d’un rosier.
Bref, à plusieurs reprises, j’ai entendu la dame qui parle très fort et rit très haut se plaindre des fientes des hirondelles qui tombent dans sa cour. Il y a trois soirs, j’ai vu dans leur cour un homme avec qui la dame comme d’habitude riait très fort, parlait très haut. J’ai eu un mauvais pressentiment car ils regardaient souvent vers le haut du toit. J’ai tourné longtemps dans le jardin et puis je suis allée me coucher. Le lendemain, instinctivement, j’ai regardé vers le haut du toit, les nids n’y étaient plus. Ils ont attendu la nuit sans doute pour commettre leur forfait.
Depuis je n’arrête pas de penser à ces pauvres oisillons prêts à s’envoler dans quelques jours vers le bleu du ciel, ivres d’azur et de liberté se retrouvant soudain enfermés dans des sacs poubelles pendant que leurs parents fous de douleur tournaient autour des mains assassines de ces gens là. Comment peut-on être aussi cruels, aussi stupides pour ne pas comprendre ce que la nature a de beau à nous offrir tout en plaçant des statues de Bouddha dans son jardin, d'autant plus que la dame s'est vantée d'avoir soigné des bébés tigres et des ours maltraités?
Comme je suis totalement démunie face à cet acte sauvage et meurtrier, que je ne me vois pas les dénoncer à la gendarmerie alors que cet acte est lourdement condamné par la loi,(de toute façon, je n'ai aucune preuves), j’ai fait part de mon désarroi à Pascale MD http://pascale-menetrier-delalandre.com/ et j’ai demandé à ma petite fille qui écrit des contes de m’en écrire un pour que ces pauvres oiseaux soient en quelques sortes immortalisés par ses mots. Pour ne pas trop vous ennuyer pendant le week-end je publierai le conte de ma petite fille lundi.
Merci d'avoir bien voulu me lire, bonne fin de semaine et à lundi
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Soudain,
Un arbre a ouvert ses fenêtres.
Toute une pluie d’oiseaux
Qui gicle dans le vent.
Ça fait comme un grand frisson d’ailes,
Une gerbe de plumes,
Un brasier d’étincelles,
Dénouant tout à coup
Un morceau de ciel gris
Plombé de vieux nuages errants.
Chardonnerets, pinsons
Mais aussi les mésanges
Les merles, les moineaux
Verdiers et tourterelles,
Dans une gigue ruisselante,
Un radieux arc en ciel.
Que pensent les oiseaux
De la folie des hommes ?
Quelqu’un a-t-il pensé
À mettre en garde la fauvette ?
La cigogne, l’hirondelle,
La huppe, le coucou
Et la bergeronnette ?
L’alouette et le pinson
Qui voulaient se marier ?
Où se trouve la branche,
Le toit, la cheminée,
La grange, le taillis
Qui abritaient leurs nids ?
Sauront-ils se garder
Du pays où règne la tempête ?
Quand verrons-nous fleurir
La crosse des fusils
Et bourgeonner les bombes
Dans la douceur des primevères ?
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Nous avons pris ce matin le chemin des asphodèles. D’un côté, la forêt où le vent froisse avec tendresse les hautes flammes brunes des fougères de l’automne dernier. De l’autre, un champ de blé naissant d’un vert fluo qui scintille au soleil. Sous nos pas un épais tapis de feuilles mortes exhale un frais parfum d’humus. Des rouges-gorges et des pinsons fouillent avec bonheur dans cette manne offerte.
Soudain, sans crier gare, notre chemin dégringole joyeux vers un ruisseau qui va son train, tout étonné d’être aussi comblé d’eau. Il caracole comme un jeune chien fou au milieu d’une assemblée de fleurs surgies d’un coup dans cette combe où veille la lumière : cardamines et genêts, potentilles, pervenches, mais aussi des scilles et des ficaires pétillants d’étincelles, des violettes et des coucous. Le jaune comme un grand peintre épouse le violet.
Des buses tournoient au-dessus de nos têtes en miaulant une plainte stridente.
Au sommet d’une côte, un parfum de vanille. Elles sont là, fidèles au rendez-vous, les premières jonquilles. Une modeste troupe, paisible et solitaire dans un enclos discret, encore intimidées par ce soleil de février qui éclabousse leur corolle. Elles se tiennent serrées à l’abri d’un grand chêne, très occupées à mesurer l’espace. Certaines, plus hardies, s’approchent du chemin agitant leur feuillage, petits anges trompettes aux ailes d’un vert tendre.
D’autres que nous sans doute se seraient empressés de semer le désordre, pillant, fauchant, dévastant sans vergogne pour faire des bouquets, sitôt cueillies, sitôt fanées. On dit parfois que les anges seraient les messagers de Dieu. Alors, avant de repartir nous leur confions nos espoirs et nos peines pour que ce jaune offert trouve un jour le chemin du ciel bleu.
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Copie d'une icône d'Isaac Fanous (1919/2007) peintre et théologien égyptien copte. Le style de sa peinture n'est pas celui des icônes byzantines traditionnelles. Il est appelé style copte moderne. Isaac Fanous a été un pionnier dans ce domaine.
C'est un thème fréquemment représenté dans l'iconographie chrétienne. Pour ceux qui ne connaîtraient pas l'histoire, un petit rappel chez notre ami Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fuite_en_%C3%89gypte
Si je vous montre aujourd'hui cette icône réalisée dans l'atelier de Michaël Greschny, c'est qu'elle a une résonance toute particulière avec l'actualité.
Un ou deux petits clics sur l'image
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Un arbre ce matin
M’a ouvert le chemin.
Il m’a dit : « Prends mon bras
Avant le grand feuillage ! »
Il m’a dit : « Prends ma main
Avant le grand ramage ! »
Je ne sais plus son nom
Ni l’émoi de sa peau
Ni l’envol de ses branches
Où dorment les oiseaux.
Il m’a juste chanté
La fraîcheur de la lune
Baignant d’une encre bleue
La plume des cyprès.
Il m’a juste comblée
De l’eau de ses racines
Et j’ai senti mon cœur,
S’éveiller tendrement.
Je lui ai dit : « Allons,
Tous deux vers la lumière,
Vibrons libres et joyeux,
Comme de vieux amants. »
J'ai eu un été difficile à cause de petits problèmes de santé qui ont quelque peu éprouvé mon moral. Une seule envie, qu'un arbre bleu, plein d'envie lui aussi, me prenne par la main et m'emmène loin, loin ...
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