• Nouvelle année

     

    Toute la pluie des jours

    A la fin de l’année…

    La vie tressaille encore

    A  ses flancs épuisés.

    Un petit vent amer

    Vient agiter parfois,

    Des rêves chiffonnés

    Sur quelque plage ancienne.

    Et le ciel abreuvé

    De ces vaines chimères,

    S’enfuit,  tout égaré,

    Dans sa robe en broussaille.

     

    Et puis soudain, la capriole !

    Une autre année pointe son nez,

    D’autres jours bien serrés

    Tout prêts à défiler

    Qui se tiennent rangés

    Sur mon calendrier !

    Tant de soleils

    Et tant de lunes

    Et tant de cases

    A colorier !

     

    C'est tellement difficile de présenter ses voeux. C'est un exercice qui m'a toujours effrayée et mise dans un grand embarras. Il me semble que tout a déjà été dit et que quoi que l'on souhaite, la vie n'en fait qu'à sa tête. Le texte qui précède, je l'avais écrit en 2011 et je ne me doutais pas de ce qui m'attendais  ! C'est pourquoi je vous souhaite avec William Blake de toutes petites choses à savourer, à partager, de toutes petites choses mais pleines de spectacles admirables

     

    Voir le monde dans un grain de sable,

    et un ciel dans une fleur sauvage,

    tenir l'infini dans la paume de sa main,

    et l'éternité dans une heure.

     

    B onne Année

     


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  • Cette semaine, l’AFM-Téléthon organise plusieurs centaines de manifestations dans toute la France pour récolter des dons.

    Comme en 2012 avec « Le secret des ombelles », je participe à ma façon en publiant mon quatrième livre, un petit recueil de deux contes dont les droits d’auteur (2€ 70 par livre) iront à l’association « Pour le bonheur de Matthis ».

    L’histoire de Matthis vous est racontée ici. Avec « Le secret des ombelles », j’avais pu envoyer un chèque de 280 € à l’association, une somme modique certes mais l’océan n’est-il pas empli de gouttes d’eau.

    J’ai attendu un peu avant de vous en parler car je ne voulais pas interférer avec la sortie de « La marguerite des possibles ».

    Un recueil de deux contes donc, deux aventures qui vous emmèneront sur le chemin des étoiles, des mystères de La Voie Lactée jusqu’au cœur d’une forêt profonde où vivent d’étranges créatures.

    Deux récits pour les petits et pour les grands qui tentent, chacun à leur manière, de démontrer qu’il faut savoir parfois affronter sa peur de la différence pour trouver le bonheur. 

    Les dessins sont de Sandra et de Matthis et Joëlle Chen m’a fait l’immense cadeau de me prêter une de ses toiles pour illustrer la couverture.

    Comme d’habitude, vous pouvez commander directement chez TBE en cliquant ici ou bien me contacter directement à l’adresse suivante : esper-viure@orange.fr

    Je vais en commander 25 pour avoir droit à des réductions, mes modestes moyens ne me permettent pas d’en commander plus.  Si vous êtes intéressés il vous en coûtera 15 € pour le livre plus 2€50 de frais d’envoi avec bien sûr une dédicace.

    Je sais que vous êtes nombreux à avoir déjà fait un effort en achetant « La marguerite des possibles » mais Noël approche et je pense que mes deux contes peuvent être une idée de cadeau. Je regrette que Thebookedition demande aussi cher pour l’impression de ses livres (12€29 pour 50 pages, ce n’est vraiment pas donné) mais nous qui nous autoéditons, nous n’avons vraiment pas le choix !

    Et maintenant, je vous livre le début du premier conte : Poussière d’étoiles

    "Tout en haut du ciel, il y a une route, une très grande route, une route d’étoiles brillantes, scintillantes, qui palpitent la nuit comme le ventre d’un formidable dragon.

    Cette route, tellement vaste et tellement énorme qu’aucun homme jamais n’a pu en percevoir ni le début ni la fin, tu peux la contempler au milieu de l’été, lorsque le grand noir de la nuit se déploie tout entier au-dessus de la Terre.

    Et les étoiles qui ont construit la route, tu peux les voir aussi. Tu peux les observer dans l’encre noire  de la nuit. 

    Des myriades d’étoiles qui parcourent le ciel à travers les immenses étendues de l’espace.

     Des myriades d’étoiles qui se serrent les unes contre les autres, qui se donnent la main, qui se mélangent les orteils, qui s’emmêlent les cheveux, qui se passent dessus-dessous comme les fils d’une très grande tapisserie.

     Des myriades d’étoiles comme des mots en ribambelles qui écriraient pour nous de très belles histoires, qui nous emmèneraient loin, très loin, là où nos rêves les plus fous peuvent encore se raconter dans le plus grand secret du grand noir de la nuit.

    Et depuis la nuit des temps, les hommes observent les étoiles, interrogent le ciel sur le mystère de cette route qui voyage sans fin tout au-dessus des océans, au-dessus des sables des déserts, au-dessus des forêts, des fleuves, des plaines, des montagnes…

    Comment peut-elle tenir ainsi perchée tout là-haut dans la voûte des cieux ? Où sont les piliers qui soutiennent ce viaduc de géants ? Et si c’était un énorme serpent qui dévore peu à peu tous les astres qui passent pour grandir et grossir encore et encore.

    Pauvres hommes tellement petits et tellement perdus dans le berceau de la nuit éternelle ! C’est pourquoi, pour se rassurer, ils ont donné à cette route un très joli nom. Ils l’appellent « La Voie Lactée ». Ainsi, en la regardant, ils se sentent aussi heureux et protégés qu’un bébé qui vient de boire le lait de sa mère. Et puis bien sûr, ils ont aussi voulu donner un nom aux planètes les plus proches, aux comètes voyageuses, aux étoiles et aux constellations, comme si en leur donnant un nom ils pouvaient les dompter, en devenir les maîtres."

     

     


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    Il était une fois.... La marguerite

     

     

    La marguerite des possibles est la troisième "Anthologie éphémère" réalisée par un collectif d'auteurs et illustrateurs dont le but est de permettre à un enfant malade de réaliser son rêve.

    Nous sommes 103 à avoir participé à ce nouvel opus.

    Notre marguerite a donc 103 pétales à effeuiller tendrement en tournant les pages de ce recueil dont chaque texte (poème, conte, nouvelle, récit divers), chaque illustration (tableau, aquarelle, pastel, dessin, collage, photo ou photomontage), a été créé avec cœur et talent par des personnalités, connues ou non, qui avaient seulement envie de partager le même rêve.

    Pour participer  à cette belle aventure, vous trouverez ici ou naturellement chez Quichottine, la cheville ouvrière du projet, tous les détails pratiques. 

    Pour la troisième fois, Solyzaan nous a dessiné une magnifique couverture grâce à laquelle vous pourrez découvrir tous nos noms, les chanter à tue-tête, les murmurer, les déclamer, à l’endroit, à l’envers, nous le méritons bien !

    Merci à tous. 

     


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  • VIEILLE FEMME ASSISE SUR UN BANC A CELEYRAN

     

             Ce matin, comme tous les matins, je prends mon petit déjeuner en écoutant Télé matin. Roland Sicard y reçoit Madame Michèle Delaunay, Ministre déléguée auprès de la ministre des Affaires sociales et de la Santé, chargée des Personnes âgées et de l'Autonomie et je l’entends très fière et très heureuse de son bon mot : elle va réunir l’AG des âgés ! Ah ! La jolie pirouette !

    De quoi s’agit-il ? D’une nouvelle réflexion, d’une prochaine loi pour nous aider, nous, les baby boomers à avoir une retraite heureuse et harmonieuse. Nous serions paraît-il très  actifs, contents de l’être, aussi faut-il, pour que nous poursuivions cette retraite tellement idyllique, tellement harmonieuse et qui correspond à cette image idéale que les publicistes nous renvoient de nous pour engraisser les industriels du tourisme, des loisirs, de la mode,  des produits de beauté ( Mais que vous êtes jolie Madame Age Perfect de chez l'Oréal !), des résidences de luxe type « Seigneuriales »… une AG des âgés !

    "Ils ont fait la révolution de 68, ils feront la révolution de l’âge et grâce à eux,  la filière Silver économie est promise à une belle croissance." Youpiiii!!

    N'at-elle pas l'impression de nous prendre pour des porte-monnaie sur pattes cette dame?

    Aussi, pour continuer à les engraisser, il faut dit-elle « dépister, faire remonter les gens dans le train de l’autonomie (tchou !! tchou !!! ), rester chez nous en toute sécurité grâce aux progrès de la domotique… Mais quel programme astucieux !

    A la fin de cette interview, j’étais tellement affligée que je lui ai écrit. Je n’ai pas tellement l’habitude d’étaler sur mes blogs mes problèmes  personnels mais je vous livre l’essentiel de ma lettre et vous informerai de sa réponse s’il y en a une.

    « Je suis née en 1947 et j’ai donc le même âge que vous Madame le Ministre si je vous ai bien entendue. Je suis retraitée de l’Education Nationale mais cette retraite je me l’imaginais heureuse: peinture, écriture, sculpture, jardinage, voyage, profiter de mes petits enfants… j’avais plein de projets. Mon mari lui est devenu premier adjoint d’une municipalité de gauche, très actif, très investi dans le bien être de la collectivité.  Et puis ma mère a fait deux AVC en 2011. Elle est devenue totalement dépendante avec à peine 800 euros de retraite pour vivre. Je vous laisse imaginer ce que sont devenus tous mes beaux projets !

    Le conseil général m’a accordé difficilement en 2011, 35 heures d’APA par mois, ce qui correspond à l'aide aux repas du midi et un peu de ménage. . J’ai demandé que sa situation soit révisée car son état s’est lourdement aggravé mais je n’ai pas de réponse. L’infirmier vient le matin et le soir mais il m’appelle souvent car elle se salit toutes les nuits et il n’y arrive pas seul. Pour l’instant je tiens encore mais je suis devenue extrêmement dépressive et je n’ose même pas imaginer l’avenir. Aussi tous vos jolis mots de ce matin n’ont trouvé vraiment aucun écho. Une journée de plus  pour vous permettre de passer à la Télé  ne m’aidera pas vraiment !

    Je sais que je ne suis pas seule dans ce cas, que nous sommes des milliers, ignorés, méprisés, même pas reconnus par l’Etat qui va en plus nous demander de participer à l’effort collectif pour les personnes âgées  (un comble !), sans aucun lien social (toutes mes activités se réduisent comme peau de chagrin et je ne sais même plus à qui parler de ma souffrance).

    Alors je vous le demande, quand serons-nous enfin reconnus, entendus, aidés autrement que par une journée des aidants et les jolies pirouettes de nos élus ? Il y a dans mon entourage des cas dramatiques avec des hommes, des femmes de 80 ans passés, obligés d’aider leur conjoint devenu dépendant alors qu’ils sont eux-mêmes malades et âgés. Croyez-vous que tous les bons mots de votre AG des âgés vont prendre leurs difficultés en compte ?

    Je suis allée récemment à un stage organisé par une maison de retraite qui possède une unité Alzheimer expérimentale et j’ai été effarée de voir comment les industriels, les commerçants sont en train de réaliser des fortunes sur le dos des personnes âgées alors que nous les aidants devons sans cesse faire appel à notre générosité, notre temps, user notre santé . Ah ! ça, ils sont inventifs mais à quoi bon les fauteuils ultra sophistiqués, les couches de toute sortes, les repas adaptés pour le « manger/debout », les babygros géants….s’il n’y a personne derrière. Ne devraient-ils pas eux aussi participer à l’effort collectif ? Je suis même en train de me demander si ce stage n'est pas financé en partie par ces industriels pour nous vendre leurs produits!

    Bref, tout cela pour vous dire  que je ne crois plus en rien sauf en moi-même, que je n’ai plus aucun projet d’avenir, que je ne sais même pas ce que sera ma vieillesse et que je n'aurai sûrement pas le courage de faire la révolution! Il n'y aura plus que la solution finale vraisemblablement pour ne pas infliger à mes enfants ce que je vis actuellement et je sais, pour avoir beaucoup lu à ce sujet que nous sommes nombreux à le penser, à le programmer, à le dire, à l'écrire."

          


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    Va et vient

     

    Les jonquilles ont fini de chanter. Ne reste plus que leur face flétrie, leur squelette rigide qui voudrait bien encore garder quelque maîtrise sur ce petit aplat de terre printanière. Les ai-je vraiment vues ou seulement rêvées quand elles étaient si fières tout en haut de leur tige.

    Trois tulipes en bouton, la tête comme un obus frangé de rose pâle, sont prêtes à exploser. Elles gonflent leurs joues, s’agitent en silence tout en se demandant quand elles pourront enfin entrer en scène. Le secret de leur lente poussée est-il si difficile à contenir ?

    Et ce violet là-bas, tout près de la murette ? Peut-être une pivoine dans une orgie de verts.

    Comment trouver les mots pour dire cette force des verts, ce va et vient absurde entre la puissance inouïe du printemps, ce bouillonnant débordement, ce grand désir de vivre et le vide abyssal qui m’habite, cette lente descente vertigineuse et cruelle.

    Le clocher bat ses heures sans aucun état d’âme. Comment fait-il le temps pour clore la mesure et rester éternel ?


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