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Juillet
Juillet s’était perché sur le bord d’un grand pré. Il faisait comme une île, embrassé de la chaude saveur des bleus genévriers. En son centre dressé, un chêne offrait ses branches. La rivière bruissait, répondant quelque part au feuillage des frênes agités de vents doux.
Il y avait partout comme un abattement tranquille alors que tout vibrait, foisonnait, débordait, fleurissait, se répandait par vagues traversées de lumières.
Plus haut je percevais dans le jaune d’un champ, les lignes apaisantes des longs andains de foins que l’on vient de faucher. Plus haut encore, dans le roulis bleuté d’un gros nuage sombre, je vis courir des ombres à la tête des blés.
Et puis j’ai entendu l’oiseau, dans l’arbre aux mille branches. Son chant cabriolant s’amusait à me perdre dans ce réseau dansant et j’ai senti soudain pousser en moi des herbes folles, des herbes qui ployaient au cœur des quatre vents. C’était comme un soleil qui battait à mes tempes, un désir de douceur, de calme, de bonté, mille mains de l’azur pour un nouveau voyage, une paisible traversée.
Tags : été, chaleur, rêve
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Commentaires
C'est très agréable en effet, parfois quand je randonne, j'ai des mots qui me viennent, je les note si j'ai quelque chose pour noter, mon mari prend vite la photo et j'essaie en rentrant de retrouver l'instant mais ce n'est pas toujours facile
bises
Comme tes mots disent bien les sensations, les ressentis !
Ces contrastes entre calme et foisonnement, " abattement " et vibrance, je les perçois aussi, là, au travers des mots et du rythme, comme lors d'une balade sous le soleil ...
Merci Azalaïs.
c'est étrange c'est vrai comme cela résonne aussi en nous, cette envie de participer à la fête et en même temps le besoin de ne plus bouger et de contempler
Merci de ta visite midolu
Le bonheur d'une plume vagabonde, se laissant bercer par le vent léger de l'été !
Comme elle est belle cette plume carressant les andains de foin, au chant de l'oiseau !
bonjour, mon Aza,
un délice !
la nature se confond avec la personne qui la comtemple, l'admire, l'aime et la comprend
comme un poète et son oeuvre qui ne font plus qu'un
bon après-midi
gros bisous d'amitié
jean-marierécit de voyage ...
un chant d'oiseau cabriole
dans les herbes folles
* kigo d'été : herbes folles .
J'aime beaucoup ' cabriole' pour parler du chant d'oiseau : ce mot laisse deviner des pirouettes , tête à l'endroit, tête à l'envers .Il entraîne les mouvements de sa tête . L'oiseau : on n'ignore lequel . Herbes folles: ce kigo implique l'été avec ce brin de folie .Tout çà avec tes mots, dommage que l'idée me soit échappée pour l'écrire à moi- même ( sourire )
Je suis certaine de pouvoir en écrire encore, rien qu'en te lisant
Bisous
le haïku est un art tellement difficile, tellement codifié, il faut une telle précision, une telle concision, il faut être une spécialiste comme toi pour oser s'y frotter avec bonheur
bonne soirée Liliane
J'aime ce que tu écris Azalaïs, au-delà des mots , je sent ton esprit qui sait laisser de la place à la beauté d'un regard, d'un instant présent, si court et qui pourtant nous apporte tant quand nous le laissons pénétrer en nous...
Depuis plusieurs années je me rends tous les jours à mon travail à pieds à travers champ et bois par temps de pluie, de vent, de neige ou sous le soleil, 6km et 200m de dénivelé journalier, de lâcher prise, mon sport quotidien... Des moments comme tu les racontes avec tant de poésie, je les vis aussi...voilà pourquoi cela me touche...Azalaïs
Amicalement Pascal
*Une vue pour toi "Un matin" sur "Parler en silence"
Bonjour Azalaïs,
Ayant lu tes derniers billets je pars à la découverte de tes plus anciens.
J'ai aimé cette promenade dans les champs. J'y retrouve des sensations de courses lointaines de la jeunesse parmi les fleurs sauvages et les papillons!
Bises
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oh! comme cela doit être agréable des moments comme ça ! Merci pour le partage