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Jusqu’au 22 juin, le musée Toulouse-Lautrec accueille une exposition consacrée à Aristide Maillol pour célébrer le 70ème anniversaire de sa mort.
Ce rendez-vous est le fruit d'une collaboration entre le musée Toulouse-Lautrec, le musée Maillol à Paris et la Fondation Dina Vierny. Le fils de cette dernière Olivier Lorquin nous fait visiter une partie de l’exposition ici
Maillol et Dina Vierny
L'ensemble, constitué de cinquante dessins et de dix sculptures, explore les liens entre le dessin d'après modèle et la sculpture de Maillol.
«Nous avons voulu montrer le cheminement intellectuel de l'artiste. Pour comprendre les sculptures de Maillol, il faut observer ses dessins : chaque création en volume est précédée d'une série de croquis et d'études d'observation au fusain, à la sanguine ou au pastel. Il simplifie les lignes et les masses à la recherche du trait juste, solide et appuyé qui porte en lui la sculpture en devenir. "
Il ne faut pas oublier que Maillol était peintre avant de devenir sculpteur. C'est Puvis de Chavanne qui va orienter la peinture de Maillol avant sa rencontre avec Gauguin qui lui montre la voie dès 1889 : travailler la couleur en aplat, isoler la figure et la situer dans un contexte intemporel.
Les deux jeunes filles 1890
Femme assise à l'ombrelle, 1895
Baigneuse assise, 1938
Les deux baigneuses 1939
Le grand nu jaune, 1943
D'autres tableaux ici
J’ai visité l’expo hier, je l’ai trouvée un peu tristounette. Je préfère voir les sculptures de Maillol dans la nature et il n’y avait pas toujours de lien réel entre les dessins et les statues.
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Dans les jupons du camélia
Orgie de rouges safranés
Pour abeilles pas sages
Azahaïku
Abeille gourmande
prisonnière de sa curiosité
ardeur enflammée
ABC
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Charles Courtney Curran (1861-1942)
Elle a grandi en moi comme une fleur étrange, étrangère, sans bruit, occupant tout l’espace, me vidant de mes forces sans que j’y prenne garde. Mille fois j’ai voulu arracher ses racines profondes, mille fois j’ai voulu les mordre, les ronger, me détacher de ce fardeau que je n’ai pas choisi mais elle est toujours là, si faible, si vieille, si tragique. Qui est –elle vraiment ? Est-elle encore ma mère ou bien est-elle une autre ? Elle a cédé sur tout, soudain plus de défenses. Juste un grand corps informe, tête et jambes mêlées dans une longue plainte. Les hauts murs sont tombés. Sans doute faut-il capituler, se laisser transpercer par l’épée du pardon, balancer aux orties les anciennes rancunes, solder tous les vieux comptes, cautériser les plaies, renoncer à ces mots que l’on attendait tant, qui ne viendront jamais.
Aucun secours, aucune main tendue, juste elle et moi. Et si je me détourne, elle sera toujours là se tenant devant moi frémissante de peur, avec ses grands yeux noirs débordant de tendresse, des yeux comme des vagues qui seraient égarées sur l’océan des jours ! Un pauvre paysage, dévasté, solitaire dans ses lambeaux de nuit et ses trouées d’étoiles. Il tente bien de ravauder ses prés pour combler tous ses manques, mais ça fuit de partout. La vieillesse a détruit ses humeurs bohémiennes, effeuillé à jamais la mémoire des mots, ne restent que ses yeux qui me disent encore :
- Tu te souviens comme j’étais joli avec les cheveux sombres de mes forêts profondes ? Et mes lacs de montagne que j’assemblais sans fin pour en tisser mes robes et l’eau de mes torrents qui bruissait dans mes rires et la voix que j’avais pour chanter les moissons ? Tu te souviens dis, des nuages assoiffés qui courtisaient parfois le parfum de mes herbes et la douceur du vent qui m’emmenait danser ? S’il te plaît, ne m’abandonne pas ! Il est des jours où la folie me guette. Des idées tournent en rond comme des oiseaux noirs dans un ciel plein d’orage. Il vente dans ma tête, rafale sous ma peau, le temps est sans visage. Ne peux-tu remailler la trame des chemins pour que je puisse encore garder au cœur l’écume de mes joies et le sel de mes peines ?
Que répondre à sa quête ? Comment trouver du sens à ce naufrage programmé, ce vide tout à coup aussi grand qu’une mer ? Il suffirait d’un rien pour y noyer son âme. Comment trouver les mots pour éclairer l’angoisse de ses nuits ? Quels gestes, quels onguents pour adoucir la route, baliser l’errance de l’attente ? Où puiser le courage pour dénouer du ciel les sinistres présages, écarter les fantômes qui viennent à pas lents ? Je l’ai perdue je sais cette image première, celle que tous mes vœux ne cessaient d’espérer. Etait-ce pur fantasme cette flambée d’or pur qui vibrait au soleil ?
Dehors, le temps s’écoule tranquille et calme comme une porcelaine. Je voudrais bien ne plus penser à elle, n’y plus penser non, ne plus me laisser envahir ni par le chagrin, ni par la rage de la voir se laisser aller, se laisser couler. Le chant de l’angélus tinte dans le jardin : deux sons légers puis trois plus sourds et tout à coup cette envolée joyeuse. Le ciel est suspendu aux wagons des nuages et l’hirondelle enfin a retrouvé son nid. Mes chats se font la course entre lavande et romarin mais mon regard ignore l’infini de ces petites choses qui faisaient mes grandes joies d’hier. Je les vois mais ne les ressens plus. Elles me traversent sans me toucher. C’est comme si quelqu’un avait coupé le fil qui me liait au monde, avait construit une muraille invisible entre la chaleur du dehors et le froid du dedans, suspendue entre deux mondes : celui des plus tout à fait vifs et celui des vibrants, vibrants du désir de vivre, de découvrir, de connaître, de reconnaître, de renouer avec la vraie lumière et le parfum des fleurs, la présence des arbres, la saveur des saisons.
Quelle est la part de l’ombre, quelle est celle des anges ? À quoi bon tout ce ciel si c’est pour nous l’ôter.
Pour La petite Fabrique d'écriture
et si Jean-Marie le permet pour Le tableau du samedi
Peintre des nuages et de la douceur de vivre, les tableaux de Charles Courtney Curran sont pourtant plein de nostalgie. Ils ressemblent à de vieilles photos un peu passées dans lesquelles on cherche les traces d'un bonheur éphémère.
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